par Ian Angus
Mes articles sur le déclin rapide des animaux les plus nombreux sur Terre ont été largement réédités. Lisez-les ici : première partie, deuxième partie, troisième partie, quatrième partie. Ce communiqué de presse, publié le 12 octobre par l’University College London (UCL), confirme et souligne encore davantage les dangers que représente la destruction massive de la vie des insectes.
Les plants de café et de cacao menacés par la perte de pollinisateurs
Les cultures tropicales telles que le café, le cacao, la pastèque et la mangue pourraient être menacées en raison de la perte d’insectes pollinisateurs, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’UCL et du Musée d’histoire naturelle.
Publié dans Avancées scientifiquesl’étude explore l’interaction complexe entre le changement climatique, le changement d’utilisation des terres et leur impact sur la biodiversité des pollinisateurs, révélant finalement des implications significatives pour la pollinisation des cultures mondiales.
L’étude, qui a compilé des données provenant de 1 507 sites de culture à travers le monde et catalogué 3 080 espèces d’insectes pollinisateurs, révèle une tendance inquiétante : les pressions combinées du changement climatique et des activités agricoles ont conduit à un déclin substantiel de l’abondance et de la richesse des insectes pollinisateurs.
Les cultures qui dépendent dans une certaine mesure de la pollinisation par les animaux représentent environ 75 % des cultures. Le modèle créé par l’équipe de recherche a examiné quelles cultures dépendantes de la pollinisation étaient les plus menacées jusqu’en 2050 dans l’espoir de fournir un avertissement aux communautés agricoles et de conservation.
L’auteur principal, le Dr Joe Millard, qui a réalisé l’étude dans le cadre de son doctorat au Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement de l’UCL, avant de rejoindre le Musée d’histoire naturelle de Londres, a déclaré :
« Nos recherches indiquent que les tropiques sont probablement les plus menacées en termes de production agricole en raison des pertes de pollinisateurs, principalement en raison de l’interaction du changement climatique et de l’utilisation des terres. Même si les risques localisés sont plus élevés dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, le nord de l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud-Est, leurs implications s’étendent à l’échelle mondiale via le commerce des cultures dépendantes de la pollinisation.
Les tropiques ont été identifiés comme présentant une vulnérabilité accrue à l’interaction du changement climatique et de l’utilisation des terres, ce qui signifie que les cultures comme le café, le cacao, la mangue et la pastèque, qui dépendent toutes de la pollinisation des insectes, sont les plus menacées. Ces cultures jouent un rôle vital à la fois dans les économies locales et dans le commerce mondial et leur réduction pourrait entraîner une insécurité accrue des revenus pour des millions de petits agriculteurs de ces régions.
Le Dr Millard a poursuivi :
« À mesure que les insectes déclinent, faute de pouvoir faire face aux effets conjugués du changement climatique et de l’utilisation des terres, les cultures qui en dépendent comme pollinisateurs connaîtront également un déclin. Dans certains cas, ces cultures pourraient être pollinisées à la main, mais cela nécessiterait plus de main d’œuvre et plus de coûts. »
L’étude souligne également l’importance de l’abondance et de la richesse des pollinisateurs dans la fourniture de services de pollinisation. Il est évident que les efforts visant à atténuer le changement climatique pourraient réduire considérablement les risques pesant sur la production agricole future, mais des défis demeurent.
Alors que le monde est aux prises avec le réseau complexe du changement climatique, de l’utilisation des terres et de la perte de biodiversité, cette étude nous rappelle brutalement l’interdépendance des écosystèmes et le rôle essentiel joué par les pollinisateurs dans le maintien de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.
L’auteur principal, le Dr Tim Newbold (Centre UCL pour la recherche sur la biodiversité et l’environnement, UCL Biosciences) a déclaré :
« Le changement climatique constitue de graves menaces non seulement pour l’environnement naturel et la biodiversité, mais aussi pour le bien-être humain, car la perte de pollinisateurs peut menacer les moyens de subsistance des populations du monde entier qui dépendent de cultures dépendant de la pollinisation animale. Nos résultats soulignent la nécessité urgente de prendre des mesures mondiales pour atténuer le changement climatique, parallèlement aux efforts visant à ralentir les changements d’utilisation des terres et à protéger les habitats naturels pour éviter de nuire aux insectes pollinisateurs.
Ceci est le résumé de l’étude décrite dans le communiqué de presse de l’UCL.
Les principales cultures tropicales menacées par la perte de pollinisateurs due au changement climatique et à l’utilisation des terres
Avancées scientifiques, 12 octobre 2023
La biodiversité des insectes pollinisateurs évolue rapidement, avec des conséquences potentielles sur la pollinisation des cultures. Cependant, le rôle des interactions entre l’utilisation des terres et le climat dans les changements de la biodiversité des pollinisateurs, ainsi que les effets économiques qui en résultent via les changements dans la pollinisation des cultures, restent mal compris.
Nous présentons une évaluation mondiale des effets interactifs du changement climatique et de l’utilisation des terres sur l’abondance et la richesse des pollinisateurs et des prévisions du risque pour la pollinisation des cultures résultant des changements déduits. À l’aide d’un ensemble de données contenant 2 673 sites et 3 080 espèces d’insectes pollinisateurs, nous montrons que la combinaison interactive de l’agriculture et du changement climatique est associée à de fortes réductions du nombre d’insectes pollinisateurs.
En conséquence, on s’attend à ce que les tropiques soient confrontés au plus grand risque pour la production agricole en raison des pertes de pollinisateurs. Le risque localisé est le plus élevé et devrait augmenter le plus rapidement dans les régions d’Afrique subsaharienne, du nord de l’Amérique du Sud et de l’Asie du Sud-Est. Par la seule perte de pollinisateurs, le changement climatique et l’utilisation des terres agricoles pourraient constituer un risque pour le bien-être humain.
Bibliographie :
,Le livre .
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