Malgré l’éclatement du droit du travail, les diplômes universitaires restent importants, d’autant que l’entrée à l’université s’organise autour d’examens nationaux, les « panellines », où une note élevée permet d’obtenir la section et le lieu d’études choisis. en priorité.
Marchandisation et exclusion
Un système sélectif strict, souvent entassé dans de petits bacs privés, mais qui a permis à un grand nombre de jeunes d’accéder à des études, sinon gratuites, du moins moins chères que dans de nombreux pays européens. Depuis plusieurs années, celle-ci est sérieusement mise à mal par un processus de marchandisation de l’éducation, avec l’existence d’établissements « supérieurs » privés, donc payants, appelés « collèges », liés à des universités étrangères (environ 18 000 étudiants).
L’ancien ministre de l’Éducation nationale a instauré l’équivalence professionnelle entre leurs diplômes et ceux de l’enseignement public. Il y a trois ans, une note minimale a été introduite pour l’admission à l’université. Ce système a déjà détourné 38 000 jeunes de l’université, leur laissant le choix entre aller à l’université s’ils sont riches, ou chercher un emploi (dans une situation précaire). On note également un affaiblissement continu des universités, avec une baisse des financements (de 18 % entre 2008 et 2021) et des effectifs universitaires (de 33 % sur la même période). Le nombre moyen d’élèves par enseignant est de 47 (la moyenne européenne est de 13).
Mitsotakis estime donc que le fruit est mûr et qu’il peut tenter de contourner l’article 16. Il s’appuie aussi sur des sondages d’opinion (59% de la population ne seraient pas contre les collèges privés…) et sur une opposition réformiste qui n’est pas prête. pour une lutte centrale.
Un début prometteur de mobilisation étudiante
Les étudiants ont bien compris le projet : une attaque frontale contre les universités publiques et gratuites, une remise en cause de leurs diplômes et de la possibilité d’étudier !
Loin de la propagande selon laquelle « l’université privée aidera l’université publique à s’améliorer », ils rejettent l’université privée comme un accélérateur de la destruction de l’université publique (moins de financement, fermeture de départements, etc.). Et après informations et discussions en assemblées générales, 120 sections syndicales (1 section dans chaque département universitaire) à travers le pays ont appelé à une première mobilisation nationale.
Jeudi 11 janvier, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue, dont au moins 5 000 à Athènes, aux côtés de dizaines d’enseignants et de centaines de lycéens conscients de la menace.
Preuve de la crainte du gouvernement, la forte présence policière n’a pas pu empêcher l’action d’être un succès général. Le mouvement cherche à s’élargir, avec des assemblées générales, des occupations, des liens avec les syndicats ouvriers et une mobilisation prochaine jeudi 18 janvier. Une détermination encourageante qui nécessite une forte solidarité !
Athènes, le 14 janvier 2024
Traduit par Point de vue international depuis l’Anticapitaliste.
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