Le bombardement impitoyable d’Israël sur Gaza, détruisant des immeubles d’habitation, des hôpitaux, des écoles et des lieux de culte, tuant des milliers de personnes, son siège coupant la nourriture, l’eau et l’électricité, et le regroupement de dizaines de milliers de soldats à la frontière de Gaza préparant une invasion ont horrifié des millions de personnes. d’Américains, et des milliers d’entre eux ont rejoint les manifestations de protestation à Los Angeles, Chicago, New York et Washington, DC, entre autres villes. Ces manifestations, organisées autour du slogan « Cessez-le-feu maintenant » par des groupes juifs, palestiniens et de gauche, ont été étonnamment nombreuses et militantes, combinant des marches de masse avec des actions de désobéissance civile non violentes au cours desquelles des centaines de personnes ont été arrêtées. Tout cela a soudainement créé un nouveau mouvement anti-guerre américain.

À Washington, DC, le 18 octobre, des centaines de manifestants appelant à un cessez-le-feu ont envahi un immeuble du Congrès. Organisé par les groupes juifs Jewish Voice for Peace et If Not Now, pendant l’occupation, cinq rabbins ont lu des témoignages de Palestiniens et le groupe a prié et chanté en hébreu et en anglais. Trois cents personnes y ont été arrêtées. À Los Angeles et à Chicago, des milliers de personnes ont défilé et, comme dans d’autres villes, ont appelé non seulement à un cessez-le-feu, mais aussi à la fin de la guerre génocidaire d’Israël, à l’arrêt du nettoyage ethnique et à la fin de l’apartheid en Israël/Palestine. À New York, où le 20 octobre j’ai rejoint le rassemblement et la marche de milliers de personnes, nous nous sommes engagés dans la désobéissance civile, bloquant l’une des rues principales de Manhattan devant les bureaux de la sénatrice Kristen Gillibrand. Quelque 150 d’entre nous ont été arrêtés et emprisonnés. Et à New York également, le lendemain, des milliers de personnes se sont rassemblées à Bay Ridge, un quartier palestinien, où il y avait une mer de drapeaux palestiniens et où certains chants étaient en arabe.

Partout, ces manifestations ont été très émouvantes, car elles sont remplies de Juifs et de Palestiniens dont certains ont de la famille en Israël ou en Palestine. Les intervenants lors de certains rassemblements ont clairement indiqué qu’ils soutenaient le mouvement palestinien pour l’autodétermination, et non les attaques violentes et odieuses du Hamas contre des civils israéliens. Lors de celle à laquelle j’ai participé à New York, l’un des intervenants a déclaré : « Nous ne tolérerons aucun discours de haine dans ce mouvement, pas d’antisémitisme, pas d’islamophobie, pas de haine contre aucun groupe », une déclaration saluée par des applaudissements et des acclamations. De nombreux jeunes manifestants, quelle que soit leur nationalité ou leur religion, ont revêtu des foulards kufiya en symbole de solidarité avec la Palestine.

L’adhésion littérale de Biden à Netanyahu et aux États-Unis. Le veto de l’ambassadeur à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la violence contre tous les civils et le soutien massif des législateurs américains à Israël ont déçu et irrité beaucoup de personnes. Ces manifestations, destinées à faire pression sur les législateurs américains, exigent la fin du financement américain de la machine de guerre israélienne. Lors de certains rassemblements, nous avons scandé : « Pas un centime, pas un centime, plus d’argent pour les crimes d’Israël. » Dans une reprise d’un slogan du mouvement anti-guerre du Vietnam, les gens ont scandé : « Hé, Biden, qu’est-ce que tu dis ? Combien d’enfants avez-vous tués aujourd’hui. Parfois, le nom de Netanyahu a été remplacé par celui de Biden. Les pancartes de certains manifestants affichaient le nombre d’enfants palestiniens tués, un nombre croissant chaque jour.

Le nouveau mouvement anti-guerre lutte contre la puissante propagande pro-guerre des États-Unis, d’Israël et d’une grande partie des médias. Un récent sondage a montré que parmi les électeurs inscrits, 61 % sympathisaient avec Israël et seulement 13 % avec la Palestine. Parmi les démocrates, 48 ​​% déclarent que leurs sympathies vont davantage aux Israéliens, contre 22 % qui disent aux Palestiniens. Il s’agit d’un renversement complet des opinions des démocrates depuis un sondage réalisé il y a trois ans.

Tous les membres du mouvement reconnaissent qu’il faudra une pression continue, davantage de protestations et davantage de désobéissance civile, et bien plus encore, pour mettre fin à la complicité des États-Unis dans les crimes de guerre d’Israël.

22 octobre 2023